• La série Broken Eggs met en avant une collection de photographies qui amplifient les détails extraits de peintures abstraites […] Cette collection reflète un processus créatif inspiré par les fractales, où les peintures abstraites initiales jouent le rôle de fondation pour les photographies suivantes, encourageant une croissance artistique ininterrompue.

  • Study LO 1.9 est une série de photos initialement présentée au public sous couvert d’archives scientifiques. Ce projet explore la collecte et l’analyse de fossiles de bactéries découverts sur des météorites.

  • Questioning the Truth of the 21st Century est un ensemble de projets explorant les évolutions de la frontière entre images simulées et authentiques, notamment dans le cadre des conflits armés contemporains.

    Cette série examine les implications de cette frontière floue tout en critiquant avec satire les premières manipulations de preuves numériques, telles que celles utilisées pour justifier la deuxième intervention militaire américaine en Irak.

  • Neons Project & Behind the patterns, deux projets réalisés au début de mes étude et qui continuent de m’inspirer aujourd’hui.

Broken eggs (2023)

La série Broken Eggs met en avant une collection de photographies qui amplifient les détails extraits de peintures abstraites, incitant à explorer les subtilités de chaque fragment et les transformant finalement en pièces autonomes distinctives.

Cette collection reflète un processus créatif inspiré par les fractales, où les peintures abstraites initiales jouent le rôle de fondation pour les photographies suivantes, encourageant une croissance artistique ininterrompue.

Nous connaissons tous le paradoxe : lequel est venu en premier, le poulet ou l'œuf ? Peu importe la réponse, elle n'est jamais considérée comme satisfaisante. On pourrait même s'amuser à transposer ce paradoxe dans un contexte artistique : est-ce l'œuvre qui crée l'artiste ou l'artiste qui crée l'œuvre ?

Indéniablement, ce paradoxe nous conduit au thème de la création et du créateur : Qui a fait quoi ? Qui a créé qui ? De quoi est fait quoi ? Grâce aux récits et textes anciens, nous savons que ces questions ont été abordées très tôt dans l'histoire humaine, et de nombreux philosophes et religions ont fourni des éléments de réponse.

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En fin de compte, lorsque l'on exerce une profession créative, il devient évident que la relation entre la création et le créateur est avant tout une belle histoire qui prend fin dès qu'elle atteint sa conclusion. Une fois créée, l'œuvre suivra son propre chemin tandis que le créateur s'efforce de donner vie à de nouvelles créations. L'importance réside dans le processus, la forge, le choix des ingrédients et la réaction chimique.

Mon processus n'est pas très complexe ; je choisis des couleurs, je les place sur une surface, et elles trouvent leur chemin. Une fois la peinture sèche, j'explore ses moindres détails, découvrant ce petit monde, et je le transcris à plus grande échelle, mettant en évidence les planètes, les rivières, les océans, les mines, les paysages ravagés, et parfois les individus, les créatures et les monstres qui habitent cet univers.

Mais qu'est-ce qui pousse un créateur à créer ?

C'est simplement l'âme qui se nourrit de créations pour en produire de nouvelles qui, à leur tour, nourrissent d'autres âmes de manière circulaire. De plus, le créateur est, en fin de compte, une création née des souffles de la vie, d'un voyage avec ses hauts et ses bas, ses merveilles et ses horreurs, ses cauchemars et ses rêves.

A.Trombetta

Study Lo 1.9 (2016)

Support : Photographies imprimées sur foamex

Study LO 1.9 est une série de photos initialement présentée au public sous couvert d’archives scientifiques. Ce projet explore la collecte et l’analyse de fossiles de bactéries découvertes sur des météorites. Chaque échantillon bactérien a été associé à un concept artistique d’une planète lointaine dont il aurait pu provenir.

Les données recueillies à partir des bactéries fossilisées ont été soigneusement analysées par des scientifiques qui ont réussi à découvrir des preuves suffisantes pour localiser l’origine potentielle de ces bactéries parmi des planètes spécifiques. Chaque visuel d’une planète reflète ses paysages uniques et stimulants au sein desquels ces bactéries ont dû s’adapter et évoluer.

Malgré l’intrigue et l’attrait visuel du projet, il a été mystérieusement abandonné pour des raisons inconnues, laissant un voile d’incertitude autour de son achèvement.

Sous la surface, l’étude LO 1.9 recèle une intention plus profonde. Il met l’auditoire au défi de réévaluer sa perception de la vérité scientifique, une réalité souvent incontestée et acceptée en raison de la nature autoritaire du discours scientifique.

Le projet met en lumière le potentiel de manipulation facilité par les nouvelles technologies. Cela soulève la question suivante : si un étudiant armé de Photoshop et d’un récit plausible peut créer une illusion convaincante, quelles autres manipulations pourraient être cachées derrière des entités bien financées et faisant figures d’autoritées ?

D.A.P (2016)

Support : Vidéos

Communément appelé le projet d’archive numérique, le D.A.P est une extension dynamique de l’initiative Study LO 1.9. L’objectif était d’archiver numériquement les bactéries grâce à des techniques de conservation révolutionnaires, mais aussi de pouvoir inverser le processus, en récupérant un sujet numérisé dans sa forme organique.

Le D.A.P offre une exploration fascinante de l’intersection potentielle entre les domaines numériques et organiques, offrant un aperçu d’un avenir proche où un sujet pourrait être archivé numériquement puis rétabli plus tard dans un corps organique.

Ce qui rend cette entreprise particulièrement intrigante est le fait que ces images de bactéries ne sont pas authentiques mais plutôt un enregistrement d’un écran d’ordinateur dans lequel des photographies ont été mises en mouvement par l’artiste pour simuler ces méthodes révolutionnaires d’archivage

Questioning the Truth of the 21st Century (2017 - 2018)

Questioning the Truth of the 21st Century est un ensemble de projets explorant les évolutions de la frontière entre images simulées et authentiques, notamment dans le cadre des conflits armés contemporains. Cette série examine les implications de cette frontière floue tout en critiquant avec satire les premières manipulations de preuves numériques, telles que celles utilisées pour justifier la deuxième intervention militaire américaine en Irak.

Inspirés par l'artiste libanais Walid Raad et son travail avec The Atlas Group, ces projets incitent le public à réfléchir sur la manière dont ils établissent des liens entre les preuves présentées et la réalité.

Ces projets se penchent également sur l'esthétique troublante des images capturées par divers moyens technologiques, tels que les caméras thermiques des avions et drones de combat, soulevant des questions sur leur fiabilité et sur la manière dont elles influent sur notre perception des conflits armés notamment en créant une sorte de distance vis à vis de l’horreur réelle de la guerre.

Dans l'ensemble, "Questioning the Truth of the 21st Century" invite à une réflexion critique sur la façon dont nous interprétons les preuves visuelles dans les conflits contemporains et dans le paysage sociopolitique global. Il souligne également l'interaction complexe entre la réalité, la représentation et la mémoire dans l'ère numérique actuelle.

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Wargames (2016 - 2018) est une série de travaux et d’installations qui examinent les faux documents et leur impact sur les conflits militaires contemporains.

Le projet se manifeste, dans un premier temps, comme un atelier de faux document mis en scène présenté sur une surface comprenant des outils du quotidien tels que des ciseaux et de la colle. Des photographies imprimées sont également placées à côté de jetons découpés qui servent de guide pour aider à contextualiser divers renseignements.

Ces jetons sont placés sur de fausses photos de guerre, y compris des photographies de soldats jouets modifiés avec Photoshop et aussi une variété de vues satellite imprimées prises à partir de google maps.

L’un de ces endroits était l’Université des Arts, Central Saint Martins à Londres où je travaillais sur ce projet à l’époque, il a été construit sur un quartier de Londres qui a été bombardé pendant la Seconde Guerre mondiale.

L’inspiration derrière ce projet est tirée de l’observation de la simplicité et de la reproductibilité des preuves (maintenant confirmées comme fausses) de la présence d’armes de destruction massive en Irak. Ces preuves avaient été présentées au Conseil de sécurité des Nations Unies en 2003 par le gouvernement américain afin de justifier leur intervention militaire.

À mesure que le projet évoluait, il est devenu une installation inspirée par des jeux de société tels que Risk, centrée sur le conflit syrien. Dans ce jeu, les joueurs utilisent des dés et des figurines en plastique de soldats, stratégiquement placées sur différents territoires du plateau de jeu qui représente une carte de la Syrie.

S’inspirant de Syrialiveuamap, une carte interactive en direct reflétant les actualités sur le conflit syrien, chaque faction se voit attribuer des territoires et des troupes qui suivent un code couleur reflétant l’assignation de Syrialiveeuamap : rouge pour le gouvernement syrien, vert pour les factions rebelles, jaune pour les Kurdes, noir pour Daech et bleu pour la coalition occidentale.

Le jeu comprend également des cartes divisées en trois catégories : Intervention, Mort d’en haut et Terreur, chacune détaillant un type d’action que les joueurs peuvent faire pour assurer la victoire. Ces cartes sont illustrées pour présenter des images réelles liées à divers conflits contemporains au Moyen-Orient. Ils comprennent également des images de politiciens impliqués, ajoutant une couche de réalisme.

L’installation mêle l’essence stratégique des jeux de société à la gravité des conflits du monde réel, invitant les spectateurs à contempler la nature manipulatrice des récits politiques et les conséquences des pratiques trompeuses sur la scène géopolitique mondiale.

Le projet inclut également une vidéo intitulée Collateral Murder (2017), empruntant délibérément son titre à la vidéo déclassifiée de WikiLeaks qui dévoile un crime de guerre commis par l’armée américaine en Irak. Filmée à partir de la vue d’un hélicoptère Apache avec une caméra thermique, la séquence capture de façon vivante le meurtre aveugle d’individus, accompagné par les sons des pilotes hilares.

Dans une approche unique, le projet emprunte un segment de l’enregistrement sonore authentique et fusionne avec une autre courte vidéo du jeu vidéo populaire Call of Duty : Modern Warfare. Cette séquence de jeu décrit une mission où le joueur prend le commandement des armes d’un avion, soutenant un commando allié au sol. Le point de vue du joueur, capturé à l’aide d’une caméra thermique, rappelle les images exposées par WikiLeaks. 

La vidéo nouvellement éditée a ensuite été présentée à un public qui avait reçu un contexte similaire à celui fourni par WikiLeaks – la vidéo est une archive déclassifiée qui met en évidence un crime de guerre commis par l’armée américaine en Irak. Seuls quelques observateurs ont remarqué une ressemblance intéressante avec un jeu vidéo, mais personne n’avait remis en question le récit ou l’authenticité des images. 

Cette présentation avait déclenché une conversation approfondie, soulignant les progrès techniques dans la recréation de séquences de guerre sur divers supports, y compris les jeux vidéo, mais aussi la difficulté croissante de distinguer la réalité de la simulation.

Collateral Murder (2017) encourage la réflexion sur l’évolution du paysage de la narration visuelle dans divers médias, tout en soulevant des préoccupations quant à la difficulté croissante de déchiffrer ce qui est réel ou non, ce qui est partiellement manipulé, transformé et vrai.

The Neons Project (2015 - 2016)

The Neons Project est une série captivante qui mêle des entités numériques divines dans différents environnements, offrant une représentation visuelle unique de notre évolution future dans le contexte des progrès technologiques croissants.

Ce projet plonge dans le concept de Singularité, un futur hypothétique où l’intelligence artificielle transcende l’intellect humain.

The Neons Project suscite une réflexion sur le destin de l’humanité, posant une question cruciale : allons-nous vers l’extinction ou une transformation en une nouvelle forme d’existence ? Ces présences numériques et divines servent de miroir à l’évolution de notre relation avec la technologie et les conséquences qu’elle peut avoir sur notre espèce.

Behind the Patterns (2015 - 2016)

Behind the Patterns est un ensemble de manipulations numériques qui fusionnent de manière créative des motifs provenant de la nature avec des photographies satellites de la Terre. Ce projet sert d’étude mettant en évidence d'intrigantes similitudes entre le monde qui nous entoure et la vaste étendue seulement visible à l'hauteur de l'espace.